"pourquoi aller à l'église "de T. RADCLIFFE

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mandonnaud

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"pourquoi aller à l'église "de T. RADCLIFFE

Ecrit le 14 nov. 2009 17:58

Message par mandonnaud »

Je vous parle aujourd'hui d'un livre qui fait le lien entre la foi, l'espérance et l'amour, et le déroulement de la messe pour en redonner la saveur et l'appétit.
Ce livre a pour titre "Pourquoi aller à l'église" ou "l'eucharistie, un drame en trois actes", écrit par l'ancien responsable des dominicains, le cultivé et savoureux Timothy Radcliffe. Ce livre, très bien traduit et avec des notes précises de Micheline Triomphe, est publié aux éditions du Cerf. Il a 291 pages succulentes et drôles tout en étant toujours profondes et documentées.
Ce livre vient juste après un autre du même auteur : "Pourquoi donc être chrétien" et Timothy confirme qu'il y a une unité et logique entre les deux. Mais celui-là a en plus l'originalité d'avoir été commandé par l'archevêque de Canterbury,, Rowan Williams pour l'église Anglicane comme texte de base pour le carême 2009 et Timothy a voulu en faire un acte d'unité entre les Églises qui prend une actualité brûlante en ces jours.

L'intuition merveilleuse et divine qu'a eue l'auteur de ce livre, c'est de voir l'unité profonde qu'il y a entre notre acte de foi dans son essence et le début de la messe jusqu'au credo où elle s' exprime en plénitude. Notre acte d'espérance se réalisant de l'offertoire jusqu'au début de la prière eucharistique c'est-à-dire jusqu'au pater. Enfin l'unité d'amour de Dieu pour nous et de nous pour Dieu et nos frères se concrétisant de la consécration des espèces jusqu'à la communion et l'envoi. Chaque partie de ces trois thèmes est analysée en 6, puis 4, enfin 5 scènes succulentes dont je vais essayer de vous résumer la saveur en vous en donnant des extraits pour vous en donner l'appétit.

1ère partie : la foi, scène 1 "le retour". Le début de la messe avec la prière pénitentielle, écoutons ce qu'il dit page 33 :
"Mais on ne confesse pas ses péchés dans le but d'exciter des sentiments de culpabilité. Comme l'écrivait le frère Herbert McCabe : "Si nous allons nous confesser, ce n'est pas pour implorer le pardon de Dieu, c'est pour L'en remercier.... Nous pardonner nos péchés, pour Dieu, ce n'est pas changer de sentiments à notre égard, c'est changer nos sentiments à son égard. Lui-même ne change pas; ses sentiments ne sont jamais qu'aimants ; Il est l'amour." Nous commençons donc ce premier acte de l'eucharistie par une confession de foi: nous croyons que tous nos péchés sont pardonnés avent même que nous les commettions. Nous croyons que notre Dieu est miséricordieux et aimant et n'a rien d'un juge courroucé."
Voilà pour le début de la messe.

scène 2 : "me voici", sur l'écoute de la parole de Dieu, les lectures de la messe et notre écoute dans le silence, voici ce qu'il dit page 51 :
"La parole de Dieu naît dans le silence. Comme l'écrit Barbara Brown Taylor : " Dans chacun des évangiles, la Parole émerge du silence. Pour Jean, c'est le silence du début de la création. Pour Luc c'est le silence du pauvre vieux Zacharie, frappé de mutisme par l'ange Gabriel pour avoir douté qu'Elisabeth puisse avoir un enfant. Pour Matthieu, c'est le silence gêné entre Joseph et Marie quand elle lui annonce ses nouvelles ...prénuptiales. Et pour Marc, c'est la voix de celui qui crie dans le désert, la voix prophétique longtemps oubliée qui perce le silence du désert et du temps." Nous devons faire silence non seulement pour entendre les mots des lectures, mais pour entendre le silence plénier de Dieu dont ils émanent."
Plus loin page 52 :
"Quand nous aimons quelqu'un, le silence que nous partageons nous est à tous les deux l'intimité la plus profonde. Les paroles échangées sourdent du silence et nous y reconduisent. Le silence partagé de l'amour n'est pas une absence de bruit mais l'intensité d'une présence mutuelle. Les musiciens savent que le silence entre les notes fait partie intégrante de la musique, à l'égal des notes. La musique donne forme au silence et le rend éloquent, comme lorsqu'on attend une note, ou qu'on la laisse venir. Etty Hillesum, une jeune femme juive en attente de déportation d'abord au camp de Westerbork, en Hollande, et ensuite à Auschwitz, compare le silence entre les mots aux espaces vides des gravures japonaises: " Il s'agira de trouver un juste dosage entre le dit et le non-dit, un non-dit plus gros d'action que tous les mots que l'on peut tisser ensemble. Dans chaque nouvelle - ou toute autre forme que je pratiquerai - le fond de non-dit devra recevoir un ton particulier et un contenu spécifique, comme c'était le cas pour chacune de ces estampes japonaises. Il ne s'agit pas d'un silence vague et insaisissable, il doit avoir des contours bien arrêtés et une forme propre. Ainsi les mots ne devraient-ils servir qu'à donner au silence sa forme et ses limites." Le film " Le grand Silence" suit une année de la vie de la Grande Chartreuse, la maison mère des Chartreux. Il dure trois heures, et presque rien n'est dit."
Voilà pour notre attitude en silence pour écouter la parole de Dieu.

Mais allons vers la fin du livre sur L'Amour au moment du baiser de paix, scène 2 : "Paix à vous". Il dit à la page 229 :
" Après avoir récité le Notre Père, nous nous préparons à la communion en priant pour la paix. Nous prions pour que le Seigneur " donne la paix à notre temps": "Seigneur Jésus Christ, tu as dit à tes Apôtres : " Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix"" ; ne regarde pas nos péchés, mais la foi de ton Église ; pour que ta volonté s'accomplisse, donne-lui toujours cette paix." Puis dans la liturgie catholique nous nous donnons un signe de paix. L'Eglise anglicane, elle, invite au signe de paix à l'offertoire, conformément au commandement de Jésus : " Quand donc tu présentes ton offrande à l'autel, si là tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande, devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère; puis reviens, et alors présente ton offrande" (Mt 5, 23-24). Les deux traditions paraissent également valables. Si je suis ici la tradition catholique , c'est qu'elle se conforme si merveilleusement à la suite des apparitions de Jésus dans l'évangile de Jean."

Voilà pour le baiser de paix avant la communion, puis vient le moment où le prêtre nous donne la paix du Christ, Timothy nous dit à la page 244 :
"L'acte de Jésus insufflant l'Esprit Saint aux disciples touche leur identité à un niveau plus profond encore. " Ce n'est plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi." Au plus profond de notre intériorité, il y a le souffle vivant de Dieu. D'après Gabriel Josipovici, le nom de Dieu dévoilé à Moîse, ehyeh asher ehyeh," est aussi proche que le permet le langage du souffle pur, de la non-articulation, de la non-division...Avec ses sons h et sh répétés, c'est le souffle divin qui sous-tend toute action, un souffle vivant qui ni ne bouge ni ne reste statique, et qui soutient à la fois la parole et le monde. " Si bien que chaque fois que nous respirons, nous prononçons le nom de Dieu.La première chose que fait un enfant à sa naissance, en respirant pour la première fois, c'est de prononcer le nom de Dieu C'est l'acte le plus profond et le plus intérieur que nous posions. Car au coeur même de mon identité se trouve une présence au Christ ressuscité, qui respire en moi. Je me connais quand j'entrevois "plus proche de moi que ma veine jugulaire" comme le dit le Coran, celui qui me donne l'être. Sainte Catherine de Sienne nous invitait à entrer "dans la cellule de la connaissance de soi-même." Il ne s'agit pas d'une introversion narcissique, mais d'une prise de conscience de soi comme aimé et en permanence soutenu dans l'être."

Voilà pour les extraits ...

Ainsi de suite dans ce livre, qui avec Timothy est truffé de citations de livres et films récents tout en allant à l'essentiel de ce que doit être notre foi, notre espérance , et notre charité-amour dans le vécu de la messe. Il nous donne une envie d'y aller plus souvent, de la vivre plus intensément pour rencontrer Jésus et son Père dans l'amour de l'Esprit saint.

Je vous en rappelle le titre : "Pourquoi aller à l'église" de Timothy RADCLIFFE aux éditions du Cerf, 291 pages, 20 euros en librairie.

paul mandonnaud

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