Les
Africains tinrent en 416, deux conciles
anti-pélagiens, l'un à
Carthage, l'autre à
Milève.
Avec l'approbation de
saint Augustin, des
lettres synodales furent envoyées à
Rome en vue d'obtenir la condamnation de
Pélage ; elles soulignaient les deux points principaux de l'
hérésie :
1-
L'inutilité de la grâce
2-
L'inefficacité du baptême
Le
pape Innocent approuva et excommunia
Pélage et Célestius.
En vain, esseyèrent-ils de circonvenir
Zozime, successeur d'
Innocent, en lui soumettant une rétractation et une profession de foi.
L'
église d'Afrique afin de prouver la culpabilité des
hérétiques revint à la charge en deux nouveaux
conciles:
Le premier s'occupant des personnes décréta insuffisante la rétractation de
Célestius et somma les
hérétiques de se prononcer catégoriquement sur la nécessité de la
grâce.
Le second, présidé par
Augustin, trancha la
question dogmatique en condamnant dans
neuf articles précis l'
erreur pélagienne.
Le pape
Zozime tint alors un concile romain ou
Cécillius et Pélage furent frappés par contumace et ou fut rédigée une longue
epistola tractoria, envoyée bientôt à toutes les
Églises d'Occident et d'Orient.
LE SEMI-PÉLAGIANISME
St-Augustin à maintes reprises réfuta le
pélagianisme.
Sa réplique se formulait ainsi:'' C'est
Dieu qui nous sauve, non seulement, il envoie à son gré les illuminations et les attraits qui inspirent à la volonté ses déterminations de l'ordre naturel ou surnaturel, il sait la réponse que fera très librement la volonté à chacune d'elles.
Augustin affirmait le bon plaisir de
Dieu qui prédestine l'un par
miséricorde et qui abandonne l'autre par
justice, tous deux ayant, d'ailleurs, ce qu'il faut pour se sauver (
grâce efficace et grâce suffisante)
L'
hérésie des
semi-pélagiens naquit d'un scandale occasionné par une compréhension erronée de cette conception de la
grâce; ils crurent, en effet, que
saint-Augustin affirmait en
Dieu une prédestination fatale des réprouvés au
péché et à l'enfer, aussi bien qu'une prédestination fatale des
élus au mérite et à la gloire, en sorte que
Dieu enchaîne les uns au
bien et les autres au
mal;
plus de liberté, plus de grâce suffisante, et d'autre part, plus de
volonté divine d'un salut universel; rien que la
prédestination fatale, le prédestinatianisme.
Par réaction, les
semi-pélagiens instituèrent un
royaume de Dieu qui serait une
république de pure justice sans aucun privilège, d'
égalité spirituelle complète.
La
grâce suffisante, qui est pour tous devient, efficace uniquement selon l'emploi qu'en fait la créature et selon les mérites qu'elle acquiert.
Les
semi-pélagiens décrétèrent:
1-Qu'il n'y a pas de de
prédestination des élus, ni de
don de persévérance finale assurant le
salut.
2-Qu'il n'y a pas de
grâces spéciales et personnelles qui assurent le consentement de certaines
âmes, à moins qu'elles ne soient le
fruit d'une bonne
volonté antérieure.
3- Il n'y a qu'une
grâce générale et commune à tous; bien plus, avant de nous parvenir cette
grâce est méritée par le bon usage de notre
liberté, et elle ne devient efficace que par le bon usage que nous faisons de cette même
liberté.
Les
semi-pélagiens ne disaient pas, comme les
Pélagiens, que nous nous sauvions nous-mêmes sans la
grâce, mais ils affirmaient pourtant que nous la rendions efficace.
Dans la treizième de ses conférences, l'
abbé Jean Cassien de saint Victor de Marseille, attribuait l'initiative du
bien à la
volonté humaine, la
grâce divine ne venant y ajouter qu'ensuite un
incrementum.
Fauste, le futur
évêque de Riez, alors
abbé de Lérins, dans son
De gratia libri duo, et
Vincent de Lérins, dans son
De Comminotorium, allaient prendre parti contre
Augustin.
Saint Hilaire d'Arles et saint Prosper d'Aquitaine dévoilèrent l'erreur à l'
évêque d'Hipppône, qui écrivit aussitôt pour la réfuter
son De praedestinatione sanctorum et son De dono perseveranntiae (428-429)
Après la mort d'
Augustin, survenue en 430,
Prosper le remplaça comme champion de l'
orthodoxie, et écrivit le
De gratia Dei et libero arbitrio.
Il partit pour
Rome avec saint
Hilaire d'Arles et obtint du
pape Célestin I une lettre qui, mettant la
doctrine d'Augustin au-dessus de tout soupçon, imposait silence au
parti semi-pélagien.
Mais celui-ci continua la lutte que le
concile d'Arles (475) ne pourra apaiser.
La discussion se prolongera entre l'
Africain Fulgence de Ruspe, surnommé l'
Augustinus abbreviatus, et
Fauste de Riez.
Le dernier coup ne sera porté à l'erreur qu'au début du VI siècle.
Saint Césaire d'Arles en appelllera alors à
Félix IV, qui lui enverra une série de
capitula condamnant le
semi-pélagianisme; quinze
évêques réunis en
synode à Orange pour la consécration d'une basilique les adopteront en les amplifiant; confirmées par
Boniface II, les décisions du
II concile d'Orange (529) trancheront enfin la controverse.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Hilaire_d%27Arles
http://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9lagien
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saint ... c524190951