Jean-Baptiste et une menuiserie du sacrée coeur!!!!

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mandonnaud

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Jean-Baptiste et une menuiserie du sacrée coeur!!!!

Ecrit le 13 déc. 2009 15:17

Message par mandonnaud »

Quand j'ai monté ma menuiserie en octobre 1968, j'ai été marqué par l'appel de Jean-Baptiste à la justice, à l"esprit de service que devait avoir un patron comme Jésus au milieu de ses disciples, aux encycliques sociales de Jean XXIII, et à ce que m'avait dit mon père : " Quand tu fais ta paye, vois ce que cela va coûter de travail aux ouvriers, et quand tu fais la leur, réfléchis si tu peux vivre et élever une famille avec!!!"

Aussi dès 1969, avec l'arrivée de Jean Galisson, prêtre-ouvrier menuisier que j'avais embauché pour qu'il puisse à mi-temps faire un recyclage théologique à Paris, nous avons réfléchi pour que le travail soit au service de l'homme et non l'inverse. Comme c'était une revendication de la CGT, nous sommes passés à 40h payées 45h, puis nous avons institué avec des tâtonnement les vacances à la carte, pour permettre à l'entreprise de ne jamais fermer et aux hommes mariés d'aller en vacances avec leurs femmes. Puis on a institué le travail modulé à la carte avec le choix d'embauche entre 7h et 9h le matin, de même à midi entre 11h et 15 h et le soir entre 17h et 19h, pour être en mesure de s'occuper des enfants le mercredi pour ceux qui choisissaient cela, ou pour soigner et placer un enfant malade le matin ou aller les chercher à l'école.

Afin que cela soit possible, les chantiers étaient pris en charge par de petites équipes de deux ou trois ouvriers dès la conception des devis jusqu'à la fabrication et la pose, pour organiser le travail avec en plus trois ou quatre chantiers en main d'avance, ce qui permettait de s'attendre en travaillant à l'atelier.

Pour intéresser au résultat et valoriser le métier, en plus que le salaire était en base 30% plus élevé que la base syndicale des salaires, il avait 2 primes modulables, cumulables, l'une sur la rentabilité du chantier au-delà des 10% de bénéfice de base, partagé alors à 50% pour l'équipe, en cumul par mois entre perte et bénéfice ; plus une prime de satisfaction du client, qualité et vitesse de règlement. Cela pouvait donner des salaires de plus de 40% supérieurs à ceux de mes concurrents. Au syndicat CAPEB où j'étais au conseil d'administration et à la section menuiserie, on me disait que j'allais faire faillite (l'entreprise avec mes successeurs continue toujours avec le même esprit et a 41 ans). Bien sûr, lors de l'étude du devis, l'équipe était consultée, elle l'étudiait selon leurs temps et matière, et moi selon les barèmes syndicaux et série d'architectes, puis croisées. Mais pour cela le bilan et résultats, compte d'exploitation, était partagé et expliqué ainsi que la structure de base pour le devis. Au début du chantier les matières premières étaient chiffrées et l'ouvrier avait ainsi le temps général de fabrication et de pose restant. Il avait le droit, en rapport avec le client, de modifier et aussi il était capable de négocier sur place avec le client les supplément et leurs prix.

Dans nos conventions il avait priorité pour tous les ans aller en formation continue et les nouveaux allaient deux ans, un mois sur deux, passer le brevet de maîtrise, car je visais plus à créer des chefs d'entreprise que des ouvriers soumis, mais ils restaient souvent. Le plus doué de tous par ses qualités de travail et de gestion fut dès 1970 Roger Fostier. Très vite, il était celui qui me remplaçait quand j'étais en vacances, et en 1986 quand je fis une dépression il m'a remplacé et je lui ai laissé la place pour aller en premier chez Sephora fabriquer des magasins en France, puis entrer à l'Escabeau, entreprise d'insertion.

Car en plus, je structurais mon entreprise en 6 ouvriers très qualifiés, plus un ouvrier ne sachant pas lire de la Ddass, qui eux portaient le point des frais généraux et rentabilité de l'entreprise. Mais de mon temps en plus on avait un ouvrier adulte en insertion et recyclage métier du bois sans aide, et deux apprentis dont un de la Ddass, illettré (souvent venant de chez le Père Négrin), que je payais pour l'insertion au smic et les apprentis le double des minima syndicaux. Par leur travail je ne cherchais qu'à couvrir salaire et charges directes, pas les frais généraux, ce qui me permettait à mi-temps de les former et mi-temps de production en équipe.

Les bénéfices de l'entreprise étaient divisés en trois, un tiers pour les investissements en machines à la pointe du progrès pour la rentabilité, un tiers pour la capitalisation et un tiers pour des dons au Tiers monde pour des formations au Burkina Fass ou en Inde, dans l'esprit de 1% tiers monde de "peuples solidaires". Cela redonnait du sens et de la solidarité quand la moitié de notre travail, les magasins, étaient refaits tous les trois ans. Ceci pour les 10 % de base au-delà, 50% pour des machines portatives de production et 50% dans les salaires du mois des équipes gagnantes.

Cela donnait une bonne ambiance. De plus, un Sacré-Coeur toujours fleuri, sans obligation de dévotion, entretenait beaucoup d'amour, de services réciproques, et de providence dans les échéances y compris financières, et ceci bien que nous faisions beaucoup de magasins sans jamais travailler le samedi et dimanche ( le dimanche pour moi). Je dois reconnaître que dans ma faiblesse, ma femme m'a beaucoup aidé et supporté dans les moments durs, surtout qu'en même temps nous avions quatre enfants, que je voyais le matin, rarement le soir où j'allais voir mes clients, et le dimanche. Mon épouse n'a pas le meilleur souvenir de mes progrès et réalisations, à cause de mes péchés d'impatience ou de soucis trop dits, mais maintenant avec la retraite et la location du terrain de mon atelier elle est plus à l'aise et heureuse, bien qu'il ait fallu attendre août 2009 pour finir de payer notre maison, et je n'ai pas de résidence secondaire ni d'immeubles comme certains collègues.

Enfin il faut que je témoigne des enfants de la DDASS, pauvres, illettrés ou handicapés, car je dois dire que tous avaient une intelligence pratique qui nous apportait des idées de fabrication ou de pose, plus un grand souci de la qualité des rapports de chaque jour, le souci de dire bonjour et de prendre du temps pour se connaître, et ainsi les ouvriers performants étaient moins stressés et avaient à coeur de partager le travail selon les capacités de chacun, ce qui améliorait le rendement. Les ateliers machines (8 grosses) et la pose étaient séparés et insonorisés pour le bruit et pour pouvoir écouter un poste et de la musique dans les tâches répétitives.

Avec ma dévotion au Sacré-Coeur, à qui je dois tout, je dois rendre grâce à l'Esprit saint que j'invoquais à tout moment pour me guider et m'inspirer, pour les devis, idées de réalisation, publicité (pour ce domaine durant trois ans j'ai employé Chantal de Belmont, très handicapée, muette et IME, qui préparait et envoyait ma publicité). Quand cela allait plus ou moins mal, j'ai fait du matin un temps avec mes enfants pour aller à l'école puis aller à la messe, préparant les matins le soir. Pour conclure nous devons beaucoup à st Joseph dont la statue aussi était là et le jour de sa fête en mars était chez moi, chômé et payé au moins deux heures.

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